Actus' Immo'

Le marchĂ© immobilier s’est largement essoufflĂ© en raison de la hausse rapide des taux d’intĂ©rĂȘts et du durcissement des conditions d’octroi de prĂȘts. Le premier trimestre 2024 marque un tournant notable avec la reprise des prix aprĂšs une pĂ©riode de stabilisation. Quelles sont les dynamiques macroĂ©conomiques et les conditions de marchĂ© influençant cette tendance ? Quelles stratĂ©gies considĂ©rer dans ce contexte nouveau ?

Initialement anticipĂ©e comme une baisse continue en raison de l'augmentation rapide des taux d'intĂ©rĂȘt, la rĂ©duction des prix immobiliers s'est rĂ©vĂ©lĂ©e ĂȘtre trĂšs limitĂ©e et temporaire. À partir de janvier 2024, un rebond s’observe et marque une reprise plus rapide que prĂ©vue. MalgrĂ© une multiplication par quatre des taux d'intĂ©rĂȘt, le marchĂ© a dĂ©montrĂ© une robustesse exceptionnelle, avec seulement 0,8% de baisse en moyenne sur 2023. L'inflation, fluctuant entre 3% et 5%, ajuste cette baisse Ă  un niveau plus significatif, bien que toujours modĂ©rĂ©. Le contexte global a Ă©galement conduit Ă  une diminution d'environ 20% du volume des transactions : signe d'un ralentissement sans pour autant constituer une chute drastique.

Le marché présente donc une asymétrie fascinante. Tout indique qu'une baisse relativement minime des taux suffit à le stimuler. Cette sensibilité à des réductions modestes contraste fortement avec la réaction aux augmentations. En effet, il faut une hausse bien plus marquée et soutenue pour entraßner une diminution des prix. Cette dynamique suggÚre une réaction vigoureuse et immédiate à des conditions de financement plus favorables, tandis que les effets d'un resserrement du crédit sont moins immédiats et moins prononcés.

La baisse des taux, sensible dĂšs la mi-janvier 2024, a donc rapidement revitalisĂ© le secteur : elle lui profite doublement en rendant les prĂȘts moins coĂ»teux et en favorisant les investissements. Ce sont les banques commerciales qui se sont adaptĂ©es puisque les banques centrales n’ont pas encore pivotĂ© : en abaissant leurs taux, ces institutions cherchent Ă  attirer plus de clients et Ă  augmenter le volume de prĂȘts. La compĂ©tition entre elles joue Ă©galement un rĂŽle dans cette dynamique, chacune s'efforçant de proposer des conditions plus attractives pour capter une clientĂšle plus large.

La conjoncture offre des occasions uniques pour les acheteurs et les investisseurs. Acheter pendant la stabilisation ou en tout dĂ©but de reprise reprĂ©sente bien souvent l'opportunitĂ© idĂ©ale car les prix n'ont pas encore entamĂ© leur ascension. Cette stratĂ©gie d'achat permet de rĂ©aliser des opĂ©rations Ă  un moment potentiellement plus avantageux. De plus, au lieu d'attendre un hypothĂ©tique point bas, qui est extrĂȘmement difficile Ă  prĂ©voir, il est prĂ©fĂ©rable d'acheter quand les signes de stabilisation se manifestent. Attention toutefois Ă  l’investissement dans des zones oĂč les prix sont potentiellement surĂ©valuĂ©s qui nĂ©cessite une analyse rigoureuse et une prudence accrue. La diversification et une gestion prudente de la dette sont essentielles pour prĂ©venir les risques associĂ©s Ă  une Ă©ventuelle correction. Il faut Ă©galement envisager le potentiel de location des propriĂ©tĂ©s pour garantir un flux de revenus stable.

Réveil Inattendu du Marché Immobilier Français

Publié le 18.05.2024

En immobilier, une question revient sans cesse : faut-il acheter sa résidence principale quand on est un investisseur ? Une idée largement répandue suggÚre que cette acquisition n'est pas une démarche judicieuse et préconise plutÎt de libérer toute capacité d'endettement pour des investissements locatifs rentables. Cependant, cette approche mérite une analyse plus nuancée et détaillée.

La plupart des coachs et formateurs en immobilier ont adoptĂ© une ligne de pensĂ©e unique, influencĂ©e notamment par les enseignements de Robert Kiyosaki dans "PĂšre riche, pĂšre pauvre", oĂč l'achat de la rĂ©sidence principale est considĂ©rĂ© comme un "passif" plutĂŽt qu'un "actif". Pourtant, cette vision manque de considĂ©rer la complexitĂ© et la diversitĂ© des situations personnelles et des marchĂ©s.

Essayons d’effectuer une analyse comparative approfondie qui met en scĂšne deux profils d'investisseurs : l'un, propriĂ©taire de sa rĂ©sidence principale, et l'autre, locataire, tous deux avec l'ambition d'investir dans l'immobilier locatif.

Julien dĂ©cide d'acheter sa rĂ©sidence principale avec un prĂȘt immobilier tandis que Yann prĂ©fĂšre rester locataire. Supposons que Julien ait une mensualitĂ© de prĂȘt de 767 € pour une propriĂ©tĂ© d'une valeur de 200 000 €, financĂ©e Ă  110 % sur 25 ans, tandis que Yann loue son logement pour 650 € par mois. Les deux ont une capacitĂ© d'endettement similaire et envisagent un investissement locatif.

Trois scénarios sont envisagés :

Vente aprÚs 10 ans : Julien vend sa résidence aprÚs 10 ans. Sans considérer de plus-value, il récupÚre le capital amorti, soit une somme significative résultant des remboursements effectués.

Vente aprÚs 15 ans : Dans ce cas, on suppose à nouveau la vente sans plus-value. Julien bénéficie de 15 années d'amortissement, ce qui augmente considérablement le montant récupéré par rapport au scénario sur 10 ans.

Conservation du bien : Au terme des 25 ans, Julien devient pleinement propriétaire de sa résidence principale, valorisée à minima à son prix d'achat initial, sans compter l'appréciation potentielle du marché immobilier sur cette longue période.

Dans le premier scĂ©nario, Julien se retrouve avec une somme plus consĂ©quente que celle que Yann pourrait Ă©conomiser ou investir en restant locataire. Cette diffĂ©rence s'accroĂźt dans le deuxiĂšme scĂ©nario, oĂč la longĂ©vitĂ© de l'investissement dans la rĂ©sidence principale de Julien amplifie son avantage financier.

Le troisiĂšme scĂ©nario rĂ©vĂšle l'avantage le plus spectaculaire. À la fin de son crĂ©dit, Julien possĂšde un actif immobilier significatif, exempt de charges mensuelles de remboursement, tandis que Yann continue de faire face Ă  des loyers, probablement en hausse.

Bien que ces scénarios ne prennent pas en compte une plus-value immobiliÚre, dans la réalité, la probabilité que Julien bénéficie d'une appréciation de sa propriété est élevée et renforce l'argument en faveur de l'achat de la résidence principale.

Cet examen illustre clairement que, contrairement aux idĂ©es reçues, l'achat de la rĂ©sidence principale peut constituer un levier puissant d'enrichissement Ă  long terme. Il rĂ©vĂšle que la possession de sa rĂ©sidence principale, loin d'ĂȘtre un passif, est en rĂ©alitĂ© un actif stratĂ©gique dans la constitution d'un patrimoine immobilier durable.

L'argument selon lequel la rĂ©sidence principale constitue un "passif" est rĂ©ducteur. En rĂ©alitĂ©, possĂ©der sa rĂ©sidence principale permet d'Ă©conomiser sur les dĂ©penses locatives et de bĂ©nĂ©ficier d'une stabilitĂ© rĂ©sidentielle. À long terme, cette stabilitĂ© se transforme en un actif, notamment par l'accumulation de capital via le remboursement du prĂȘt et par l'apprĂ©ciation potentielle de la valeur du bien.

Il est vrai que dans certaines mĂ©tropoles oĂč les prix de l'immobilier sont trĂšs Ă©levĂ©s, l'accĂšs Ă  la propriĂ©tĂ© est plus difficile. Dans ces cas, l'investissement locatif avant l'achat de la rĂ©sidence principale peut apparaĂźtre comme une stratĂ©gie temporairement valable. Cependant, cette approche ne devrait pas ĂȘtre considĂ©rĂ©e comme une rĂšgle gĂ©nĂ©rale applicable Ă  toutes les situations.

L'investissement immobilier doit ĂȘtre envisagĂ© avec une vision Ă  long terme. La dĂ©cision d'acheter sa rĂ©sidence principale ne devrait pas seulement ĂȘtre dictĂ©e par les tendances actuelles du marchĂ© ou par les thĂ©ories populaires, mais plutĂŽt par une analyse approfondie de sa situation personnelle, de ses objectifs d'investissement, et des conditions de marchĂ©.

En fin de compte, l'achat de sa rĂ©sidence principale, loin d'ĂȘtre un frein Ă  l'investissement immobilier, peut constituer une composante essentielle d'une stratĂ©gie d'investissement diversifiĂ©e et Ă  long terme. Les investisseurs avisĂ©s sauront dĂ©passer les croyances simplistes pour bĂątir un patrimoine solide et durable, alignĂ© avec leurs objectifs de vie et leurs ambitions financiĂšres.

Détenir sa résidence principale

Rédigé le 18.03.2024

Dans un contexte post-pandĂ©mique marquĂ© par une inflation croissante, les banques centrales du monde entier, menĂ©es par les États-Unis, ont optĂ© pour une stratĂ©gie de relĂšvement des taux d'intĂ©rĂȘt. Cette politique monĂ©taire, visant Ă  freiner l'inflation, a eu des rĂ©percussions significatives sur le marchĂ© immobilier, particuliĂšrement en France, oĂč l'acquisition de prĂȘts est devenue un parcours semĂ© d'embĂ»ches pour de nombreux particuliers. L'augmentation des taux a entraĂźnĂ© une hausse notable du coĂ»t des emprunts. Cette situation a entraĂźnĂ© une diminution drastique du nombre de transactions immobiliĂšres, mettant Ă  rude Ă©preuve les agences et les promoteurs du secteur neuf.

À l'aube de 2024, les indicateurs d'inflation montrent une baisse significative, suggĂ©rant que les principales banques centrales pourraient envisager une rĂ©duction de leurs taux d'intĂ©rĂȘt. La Federal Reserve (Fed) des États-Unis, suivie par la Banque Centrale EuropĂ©enne (BCE), la Banque d'Angleterre (BoE) et la Banque Nationale Suisse (BNS), sont toutes candidates Ă  un assouplissement monĂ©taire, chacune selon son propre calendrier et contexte Ă©conomique.

Aux États Unis et selon les rĂ©centes estimations du ComitĂ© FĂ©dĂ©ral de l'Open Market (FOMC) relatives Ă  l'inflation des dĂ©penses personnelles de consommation (PCE), on s'attend Ă  une baisse notable de l'inflation en 2024, avec une prĂ©vision que l'indice atteigne 2,4 % d'ici le Q4. Cependant, l'annĂ©e a commencĂ© avec une inflation supĂ©rieure aux attentes, soulevant ainsi des interrogations sur les prĂ©visions Ă  venir. Une partie de cette hausse s’explique par des facteurs saisonniers, mais l'indice des prix Ă  la consommation (IPC) pour les services essentiels, Ă  l'exception du logement – particuliĂšrement suivi par Jerome Powell – a connu une hausse de 0,85 % en janvier, signalant une accĂ©lĂ©ration dans divers secteurs. Cette situation a entraĂźnĂ© une augmentation de l'indice sur les pĂ©riodes de trois et six mois Ă  5,55 %. AjoutĂ© Ă  cela, un taux de croissance du PIB rĂ©el dĂ©passant les 3 %, un marchĂ© de l'emploi Ă  capacitĂ© maximale, et un relĂąchement notable des conditions financiĂšres durant le dernier trimestre, ont fourni Ă  la Fed assez de preuves pour justifier le maintien des taux d'intĂ©rĂȘt actuels en attendant que l'indice PCE valide la tendance Ă  la baisse de l'inflation. NĂ©anmoins, beaucoup de ces donnĂ©es Ă©conomiques prĂ©sentent un dĂ©calage temporel, et le fait d'attendre comporte ses propres risques, comme l'ont dĂ©montrĂ© les rĂ©centes turbulences dans le secteur bancaire, les pertes dans l'immobilier commercial et l'augmentation des dĂ©fauts de paiement des consommateurs. Bien que la possibilitĂ© d'une rĂ©duction des taux en mars semble s'Ă©loigner, il y a des arguments solides pour envisager une dĂ©marche graduelle vers un assouplissement monĂ©taire par la Fed d'ici Ă  mi-annĂ©e.

La position de la Banque Centrale EuropĂ©enne (BCE) sur les taux d'intĂ©rĂȘt suscite beaucoup d'attention. MalgrĂ© l'insistance de Christine Lagarde Ă  juger prĂ©maturĂ©e toute discussion sur la rĂ©duction des taux, un nombre croissant d'analystes s'attend Ă  un revirement imminent dans la communication de la BCE. Cette anticipation est largement fondĂ©e sur l'Ă©volution rĂ©cente des donnĂ©es Ă©conomiques, notamment les niveaux d'inflation qui se rĂ©vĂšlent lĂ©gĂšrement infĂ©rieurs aux attentes. Cela souligne une dĂ©sinflation progressive qui, si elle continue, pourrait se situer en deçà des projections de la BCE de 2,7 % pour l'IPC global Ă  la fin de 2024. De plus, l'Ă©cart d'inflation de base parmi les vingt pays membres de la zone euro a Ă©tĂ© rĂ©duit de moitiĂ© depuis septembre 2022.

La BCE accueille favorablement la diminution générale de la perception de l'inflation au sein de la zone euro. Bien que l'escalade des tensions géopolitiques au Moyen-Orient puisse menacer les prévisions d'inflation, ces préoccupations demeurent, pour le moment, secondaires. Plus alarmante est la persistance d'une faible activité économique prévue jusqu'en 2024. L'Allemagne, moteur économique de l'union, a revu à la baisse ses attentes de croissance du PIB pour 2024, passant de 1,3 % à seulement 0,2 %. Face à ces éléments, la BCE apparaßt comme un acteur majeur potentiel pour initier la premiÚre baisse des taux, ce qui nécessiterait un ajustement de son discours actuellement hawkish pour refléter les conditions économiques réelles.

Des études récentes ont mis en lumiÚre que l'économie du Royaume-Uni a franchi le seuil de la récession technique durant la seconde moitié de l'année précédente. Par ailleurs, il est largement reconnu que les capacités budgétaires du Royaume-Uni pour stimuler la reprise économique sont contraintes. Les responsables politiques britanniques n'ont pas oublié les turbulences de septembre 2022, suite à l'annonce par le gouvernement de Liz Truss de coupes fiscales non compensées venant s'ajouter à un endettement déjà conséquent, entraßnant une réaction négative des marchés des obligations et une dévaluation de la livre sterling. Face à cette situation, la Banque d'Angleterre (BoE) est prise entre deux feux : une inflation persistante à un niveau élevé et une croissance économique anémique. Unique parmi les grandes économies, le Royaume-Uni se distingue par une inflation de base qui demeure bien au-dessus de son taux directeur. L'évolution de l'inflation salariale, indicateur clé, n'a pas ralenti aussi vite qu'espéré par Andrew Bailey et son équipe. Dans ce contexte, le risque de stagflation apparaßt plus prononcé au Royaume-Uni que dans d'autres économies développées, rendant improbable une baisse anticipée des taux. Néanmoins, la BoE pourrait se résoudre à des baisses de taux plus marquées dans le futur afin de favoriser une reprise, malgré le peu de latitude budgétaire à sa disposition.

La Banque Nationale Suisse (BNS) semble avoir pris une avance notable. Contrairement Ă  ses homologues, l'inflation de base en Suisse n'a pas franchi le seuil des 2,2 % durant ce cycle Ă©conomique, alors que d'autres ont dĂ» gĂ©rer des taux bien au-delĂ  de 5 %. Cette situation favorable est en partie due au statut du franc suisse comme valeur refuge, qui, en pĂ©riodes d'incertitude, contribue Ă  modĂ©rer les pressions inflationnistes venant de l'extĂ©rieur. De plus, l'impact de l'augmentation des coĂ»ts Ă©nergĂ©tiques sur l'inflation globale a Ă©tĂ© relativement limitĂ© en Suisse, grĂące Ă  un mix Ă©nergĂ©tique avantageux oĂč l'hydroĂ©lectricitĂ© locale joue un rĂŽle prĂ©pondĂ©rant.

Contrairement aux attentes de certains Ă©conomistes prĂ©voyant une remontĂ©e de l'inflation de base en janvier, celle-ci a en rĂ©alitĂ© reculĂ©, passant de 1,5 % Ă  1,2 % sur un an, restant ainsi bien en deçà de l'objectif de 2 % fixĂ© par la BNS. Thomas Jordan, le prĂ©sident de la BNS, a rĂ©cemment notĂ© que le franc suisse s'Ă©tait renforcĂ© vers la fin de 2023, affectant les perspectives d'inflation et crĂ©ant des difficultĂ©s pour certaines entreprises nationales. La solution la plus immĂ©diate pour contrer la valorisation du franc serait une baisse des taux d'intĂ©rĂȘt. Par consĂ©quent, la BNS est perçue comme la candidate la plus probable Ă  initier le mouvement de baisse des taux d'intĂ©rĂȘt, potentiellement dĂšs mars.

En conclusion, aprĂšs une pĂ©riode de hausse significative des taux d'intĂ©rĂȘt qui a mis Ă  rude Ă©preuve le secteur de l'immobilier, l'attention se tourne dĂ©sormais vers les banques centrales mondiales et leur potentiel pivot vers une politique monĂ©taire plus souple. Les marchĂ©s financiers, ayant anticipĂ© avec optimisme une baisse des taux de la Fed dĂšs mars, pourraient devoir rĂ©ajuster leurs attentes face Ă  la rĂ©alitĂ© d'une politique monĂ©taire qui reste prudente.

Pour le marchĂ© immobilier, une baisse progressive des taux d'intĂ©rĂȘt pourrait reprĂ©senter une bouffĂ©e d'air frais, offrant aux particuliers la possibilitĂ© de financer Ă  nouveau leurs projets immobiliers Ă  des conditions plus favorables. Cependant, toute rĂ©duction des taux sera probablement mesurĂ©e, les autoritĂ©s monĂ©taires cherchant Ă  Ă©quilibrer la relance de l'accĂšs au crĂ©dit avec la nĂ©cessitĂ© de prĂ©server les gains de la lutte contre l'inflation.

Dans ce contexte, le débat sur le "pivot" des banques centrales capte toute l'attention et illustre le défi qu'elles rencontrent entre soutenir la croissance économique et maintenir la stabilité des prix.

Taux d’intĂ©rĂȘt : Ă  quand le pivot ?

Rédigé le 29.02.2024

La récente adoption de la proposition de loi sur l'immobilier locatif, portée par la députée Annaïg Le Meur, marque un tournant, en particulier pour la location meublée de courte durée. Cette loi, adoptée en réponse aux déséquilibres du marché locatif en zone tendue, vise à remédier à plusieurs problématiques.

Elle introduit par exemple des mesures visant à aligner les obligations énergétiques des meublés de tourisme sur celles des locations classiques. De plus, la généralisation du numéro d'enregistrement vise à améliorer la connaissance du parc locatif. Le transfert de pouvoir de régulation aux mairies donne aux autorités locales plus d'autonomie pour contrÎler et réguler le marché : elle répond clairement aux préoccupations des résidents et des élus locaux. Cette décentralisation du pouvoir vise à permettre une réponse plus adaptée et ciblée.

La réforme opÚre un rééquilibrage majeur de la fiscalité des meublés de tourisme. Le taux d'abattement fiscal, qui était auparavant de 71% ou 50%, a été réduit à 30%. Cette modification vise à inciter les propriétaires à opter pour des locations longue durée. L'objectif global est de mieux encadrer le secteur et de favoriser une offre locative plus équilibrée. En alignant les obligations énergétiques des meublés de tourisme et en rééquilibrant la fiscalité, l'état cherche à réduire la spéculation.

Pour les propriĂ©taires en LMNP (Loueur MeublĂ© Non Professionnel), la loi introduit la suppression de la double dĂ©duction des amortissements pour les meublĂ©s de tourisme. Cette suppression affecte directement la rentabilitĂ© et doit pousser Ă  reconsidĂ©rer les stratĂ©gies. Face Ă  ces changements, une approche plus professionnelle et diversifiĂ©e et l’adoption de structures telles que le LMP, la SCI Ă  l'IS, la SARL et la SARL de famille, ou encore la SAS, peuvent offrir une rĂ©silience et une soliditĂ©.

L'adoption de cette loi, avec 100 voix pour et seulement 25 contre sur 125 suffrages exprimĂ©s, illustre un consensus politique fort. Ce vote dĂ©montre la volontĂ© des lĂ©gislateurs d'agir face aux dĂ©sĂ©quilibres du marchĂ© locatif, en particulier dans les zones urbaines tendues. En effet, AnnaĂŻg Le Meur dĂ©clare : « Nous avions Ă©galement la volontĂ© de rĂ©harmoniser la fiscalitĂ© des locations et nous avons Ă©tĂ© suivis par une grande majoritĂ© des dĂ©putĂ©s sur ce point. Mais le travail sur la fiscalitĂ© n’est pas encore terminĂ© ».

La tendance amorcĂ©e par les nombreux dĂ©bats lors de la loi de finances 2024 semble donc annoncer d’autres modifications substantielles dans le secteur. Les investisseurs doivent dĂ©sormais s'adapter Ă  un environnement rĂ©glementaire en mutation, en envisageant des stratĂ©gies diversifiĂ©es et Ă  long terme tout en se professionnalisant.

Immobilier Locatif en 2024 : La Nouvelle Donne

Rédigé le 02.02.2024

À l'aube de 2024, le marchĂ© immobilier se trouve Ă  un carrefour : entre les fluctuations des taux d'intĂ©rĂȘt, l'impact persistant de la pandĂ©mie de COVID-19, et les dĂ©fis Ă©conomiques mondiaux, les investisseurs immobiliers sont confrontĂ©s Ă  un paysage complexe. Quelles peuvent ĂȘtre les tendances de 2024 et les stratĂ©gies d'investissement adaptĂ©es ?

La premiĂšre clĂ© pour naviguer avec succĂšs dans le marchĂ© immobilier de 2024 est la comprĂ©hension et l'anticipation des tendances. La capacitĂ© Ă  prĂ©voir les Ă©volutions du marchĂ©, qu'il s'agisse de la demande de logements dans certaines rĂ©gions ou de l'Ă©volution des espaces de bureaux, est essentielle. En 2024, les investisseurs doivent analyser et identifier les opportunitĂ©s Ă©mergentes, en tenant compte des facteurs macroĂ©conomiques tels que les taux d'intĂ©rĂȘt et l'inflation, ainsi que des consĂ©quences post-COVID-19.

Le marchĂ© immobilier tertiaire, comprenant les bureaux et les commerces, est particuliĂšrement sensible aux fluctuations Ă©conomiques. Le dĂ©veloppement du tĂ©lĂ© travail lors de la pandĂ©mie a dĂ©veloppĂ© le travail Ă  distance et cette tendance se poursuit si bien que de nombreux bureaux se vident. Si les prix de l’immobilier rĂ©sidentiel n’ont pas chutĂ© de façon significative malgrĂ© un contexte dĂ©gradĂ©, l’immobilier commercial, lui, connaĂźt une chute drastique. C’est le cas en Europe et aux États-Unis. VoilĂ  donc une piste Ă  explorer mĂȘme si la hausse des taux d'intĂ©rĂȘts rend ces investissements plus risquĂ©s. PrivilĂ©giez les biens de haute qualitĂ© ou les emplacements stratĂ©giques. Allez lĂ  oĂč les gens n’iront pas !

Les taux d'intĂ©rĂȘt influencent directement le coĂ»t du crĂ©dit et la valeur des propriĂ©tĂ©s. Une baisse des taux en 2024 pourrait redonner de l’attractivitĂ© Ă  l'investissement immobilier : surveillez de prĂšs les prĂ©visions et privilĂ©giez des taux fixes pour vous protĂ©ger des fluctuations. Le consensus est optimiste et table sur une baisse des taux de la FED Ă  la mi-mars mais en Europe, la BCE pourrait attendre le fin du premier semestre avant d’envisager de relĂącher la pression. VoilĂ  qui vous donne une fenĂȘtre de tir pour acheter d’ici Ă  fin 2025 : nĂ©gociez pour faire baisser les prix car de nombreux dossiers n’obtiennent pas le prĂȘt et certains vendeurs deviennent pressĂ©s. Si vous avez du cash pour faire pencher la balance en votre faveur, c’est encore mieux mĂȘme si vous devez profiter de l’effet de levier de la banque
 ainsi que de la sĂ©curitĂ© liĂ©e aux assurances emprunteurs ! Gardez une part de cash, empruntez puis renĂ©gociez lorsque les taux s’orienteront Ă  la baisse.

Dans un contexte d'inflation Ă©levĂ©e, l'immobilier agit comme une protection contre l'Ă©rosion du pouvoir d'achat. Optez pour des investissements dans des zones oĂč la demande reste forte malgrĂ© l'inflation, ou pour des biens qui gĂ©nĂšrent des revenus locatifs stables.

Le marché pouvant se montrer incertain, les propriétés de qualité supérieure ou bien situées sont plus susceptibles de conserver leur valeur. Plus encore en 2024, recherchez des propriétés dans des emplacements de choix, avec un bon potentiel de croissance ou de stabilité à long terme.

Enfin, la diversification reste le meilleur rempart contre les risques pris. En répartissant les investissements sur différents types de biens immobiliers ou zones géographiques, vous atténuerez les effets des fluctuations inhérents au contexte macro économique.

En 2024, l’ immobilier exige des investisseurs une approche Ă  la fois prudente et proactive. Les stratĂ©gies doivent ĂȘtre fondĂ©es sur une comprĂ©hension approfondie des tendances actuelles et futures, une Ă©valuation sĂ©rieuse des risques et des opportunitĂ©s, et une capacitĂ© Ă  s'adapter rapidement aux changements. Cela Ă©tant dit, les opportunitĂ©s sont et seront lĂ  tant que vous saurez les apprĂ©hender au mieux.

Les Tendances ImmobiliĂšres de 2024

Rédigé le 23.01.2024

Dans le monde de l'investissement immobilier, la Location MeublĂ©e Non Professionnelle (LMNP) a longtemps Ă©tĂ© un rĂ©gime fiscal privilĂ©giĂ© par de nombreux investisseurs pour sa flexibilitĂ© et ses avantages fiscaux. Toutefois, les rĂ©cents dĂ©bats Ă  Bercy, soulignĂ©s par la derniĂšre loi de finances, indiquent que des changements significatifs pourraient ĂȘtre Ă  l'horizon.

Les discussions actuelles au ministĂšre des Finances français portent sur la possibilitĂ© d'aligner le rĂ©gime LMNP sur celui des revenus fonciers. Cette orientation suggĂšre une rĂ©vision profonde des avantages actuellement offerts aux investisseurs LMNP, notamment en ce qui concerne les amortissements et la dĂ©ductibilitĂ© des intĂ©rĂȘts d'emprunt.

Changements Envisagés

L'amortissement du bien et des Ă©quipements en LMNP permet actuellement de rĂ©duire considĂ©rablement le revenu imposable. Les discussions en cours envisagent la suppression de cet avantage, ce qui alignerait le LMNP sur le rĂ©gime des revenus fonciers oĂč de tels amortissements ne sont pas possibles.

Dans le rĂ©gime actuel du LMNP, les intĂ©rĂȘts d'emprunt sont entiĂšrement dĂ©ductibles. Les propositions en discussion pourraient voir cette dĂ©ductibilitĂ© rĂ©duite ou mĂȘme supprimĂ©e.

Si ces changements étaient adoptés, ils auraient un impact significatif sur la rentabilité des investissements LMNP. Les investisseurs pourraient voir leurs revenus locatifs devenir plus imposables et devraient envisager de revoir leur portefeuille immobilier.

Stratégies Alternatives

Envisager la location nue pourrait ĂȘtre une alternative plus stable, bien que traditionnelle, au LMNP : l’utilisation du dĂ©ficit foncier permettrait de travailler sur l’aspect fiscalitĂ©.

Les SociĂ©tĂ©s Civiles ImmobiliĂšres (SCI) en ImpĂŽt sur les SociĂ©tĂ©s (IS) peuvent offrir des structures d'investissement intĂ©ressantes, avec des avantages fiscaux et de gestion diffĂ©rents. Enfin, pourquoi ne pas imaginer diversifier son portefeuille avec des SociĂ©tĂ©s Civiles de Placement Immobilier (SCPI) bien choisies ?

Les débats en cours à Bercy montrent que le régime LMNP est à un tournant potentiel. Bien que rien ne soit encore décidé, suivez attentivement ces évolutions. Une planification stratégique, incluant la consultation d'experts en fiscalité et en investissement immobilier, devient plus importante que jamais pour naviguer dans ce paysage changeant.

LMNP : Vers un Changement de Cap Fiscal ?

Rédigé le 11.01.2024